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Mort de Fabrice Coat, producteur de télévision

Il faisait partie de ces producteurs qui ont une haute idée de ce que peut transmettre la télévision. Quand Fabrice Coat parlait de son rôle à la tête de sa société Program 33, il disait vouloir donner à voir et à entendre des choses qui surprennent ou dérangent, chercher des talents hors des sentiers battus. Né en 1957, Fabrice Coat est mort, vendredi 16 août, à l’âge de 67 ans, des suites d’un accident de planche de bodyboard sur le banc d’Arguin, près du Cap-Ferret (Gironde), où ce sportif, qui avait gardé une silhouette de jeune homme, aimait à passer des vacances en famille.
Fondé en 1988, Program 33 s’est d’abord fait un nom dans le domaine du clip musical : Alain Souchon, le groupe Téléphone, Jean-Jacques Goldman, Johnny Hallyday… Après avoir revendu, en 1984, la boîte parisienne Les Bains Douches, cofondée en 1978 avec Jacques Renault (1946-2004), Fabrice Coat rachète, toujours avec Renault, La Cigale, ancien music-hall devenu un cinéma, pour en faire un lieu de concert – inauguration en mai 1987 avec les Rita Mitsouko.
L’univers de la musique s’impose tout naturellement à Program 33, qui diversifie son activité à partir du milieu des années 1990 en proposant des portraits d’artistes pour la télévision : Yma Sumac, Dizzy Gillespie, Sidney Bechet, NTM, Michel Jonasz, Oasis, Zazie… En 1997, Arte accepte un projet de magazine hebdomadaire, « Tracks », ouvert à la musique dans sa diversité. Désormais disparu des grilles, le magazine défricheur des cultures urbaines survit sur la plate-forme de la chaîne.
Quand on lui rendait visite dans les bureaux de sa société, non loin de la place de la Bastille, à Paris, des affiches rappelaient quelques-unes des productions et fiertés ­de la maison : celle du film de Didier Le Pêcheur Des nouvelles du bon Dieu (1996) ; un disque d’argent pour le coffret DVD et CD de Renaud Mon film sur moi et mes chansons préférées de moi.
Progressivement, Program 33 s’est écartée du champ musical. Pour Canal+, Arte et France Télévisions essentiellement, Fabrice Coat a produit nombre de documentaires qui se distinguent par un souci d’éclairer et d’approfondir le sujet abordé. « Je produis comme je regarde la télé. Pour moi, le documentaire est un formidable outil de découverte, confiait Fabrice Coat, dont le premier métier fut brocanteur. J’aime m’immerger dans des histoires, des époques, des univers, des biographies. Mon rôle consiste à trouver des sujets qui, intellectuellement et émotionnellement, vont m’intéresser, moi. »
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